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La sous-préfecture de Djékanou

La sous-préfecture de Djékanou a été créée par le décret n° 93-416 du 01er avril 1993 et ouverte le 18 juin de la même année. Après 19 années d’existence, ladite sous-préfecture fut érigée en département par le décret n° 2012-611 du 04 juillet 2012 qui résulte d’une scission du département de Toumodi.

Le nouveau département situé dans la région du Bélier comprend les sous-préfectures de Djékanou et de Bonikro.

Madame Aka Sonoh Julie Epse Kablan est le premier administrateur civil à occuper les fonctions de préfet du département. Celle-ci a pris fonction le 08 novembre 2012.

CLIMAT ET VEGETATION

La situation géographique de la région qui abrite le département de Djékanou lui confère les caractéristiques d’une zone de transition climatique à mi-chemin entre le climat baouléen et le climat attiéen.

Ainsi, on note quatre (04) saisons:

– une grande saison sèche de Novembre à Février;
– une grande saison de pluie de Mars à Juin;
– une petite saison sèche de Juillet à Septembre;
– une petite saison de pluie d’Octobre à début Novembre.

Avec la disparition progressive de la forêt, les pluies ne sont plus abondantes. Ainsi, il arrive souvent qu’aux mois de Mars et Avril, par exemple, il ne pleuve pas du tout.

Le département de Djékanou est situé dans une zone chaude, ensoleillée et humide.

Le taux hygrométrique oscille entre 75 et 80% avec des chutes à 40% en période d’harmattan (un vent sec et chaud venant du Nord soufflant de Décembre à Février).

Les températures oscillent entre 24oc et 35oc. La pluviométrie moyenne est de 1130 millimètres de pluie, enregistrée sur la période 1993-2005.

Elle est irrégulière et en baisse: 1345 mm en 1999 et 894 mm en 2002. Par ailleurs, deux types de végétation caractérisent le département:
– la savane: elle couvre les parties Nord, Est et Sud;
– la forêt: elle couvre la partie Ouest.

3. DEMOGRAPHIE

Le recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) de 1998 a chiffré la population à 16.655 habitants. Cela donne une densité de 85 habitants au km2.

Outre les autochtones Baoulé qui représentent 75% de la population, les étrangers, estimés à environ 5 % de l’ensemble de la population du département, sont principalement:

Les Dioula, les Maliens, les Burkinabés, les Ghanéens, les Nigérians, les Nigériens et les Béninois.

Les populations autochtones sont reparties en quatre (04) tribus et sont regroupées dans les villages. Ce sont:

LA TRIBU AHETOU

06 villages composent cette tribu: Alluiminankro, Angbavia, Bringakro, N’Dakouassikro, N’kloÏdjo, Yaokouadiokro. Le chef-lieu est Lomo-Sud dans la sous-préfecture de Toumodi.

LA TRIBU FAAFOUE

Cette tribu est composée de 06 villages: Abouakakro 1, Abouakakro 2, Lalièkro, Assèkouamekro, Djékanou, Tollakro. Le chef-lieu est Kpléssou dans la sous-préfecture de Kokumbo.

LA TRIBU OUAREBO

02 villages forment cette tribu: Gbohua, Tafisso. Le chef-lieu est Toumodikro dans la commune de Toumodi.

LA TRIBU SAA

Cette tribu est constituée de 04 villages: Assouakro, Bonikro, Mougnan, Yobouékro. Le chef-lieu n’est pas fixé. Il faut préciser qu’ils sont originaires de la sous-préfecture de Djébonoua précisément de TollakTanokro.

4. HYDROGRAPHIE

Le fleuve Bandama qui arrose la partie ouest du département de Djékanou constitue le seul cours d’eau permanent de la région. Il existe des ruisseaux mais ceux-ci tarissent en saison sèche.

Par ailleurs, la faune du département est constituée de divers animaux dont des antilopes, des biches, des buffles des bubales, des singes et des aulacodes.

5. RELIGION

Les autochtones Baoulé sont en majorité animistes. Cependant, l’on note la présence de plusieurs religions, notamment le christianisme, avec l’Eglise catholique, le collectif des Eglises évangéliques, les Eglises protestantes (C M A), les Déhima installés à Tafissou, Gbohua, Alluiminankro et surtout à Bringakro, ainsi que l’Islam.

6. LES SERVICES EXTERIEURS

La circonscription administrative de Djékanou compte quelques services extérieurs, notamment:

– La brigade de Gendarmerie;
– L’hôpital général;
– Le bureau de la Poste Côte d’Ivoire;
– Les écoles primaires;
– Le lycée municipal;
– La cellule de l’ANADER;
– Le service de l’Agriculture;
– Le poste des Eaux et Forêts.

II. QUESTIONS ECONOMIQUES

Le département de Djékanou offre quelques atouts économiques.

En effet, outre les cultures de rente que sont le café, le cacao, le coton et le palmier à huile, les produits vivriers tels la banane plantain, le manioc, l’igname et les légumes sont abondamment récoltés.

L’élevage y est également pratiqué. Il s’agit donc d’une économie agro-pastorale.

Toutefois, le mauvais état des pistes villageoises constitue un handicap majeur à la commercialisation des produits.

Dans la ville de Djékanou, le marché se tient les Mercredis et les Dimanches.

A l’exception d’une pharmacie et de petites boutiques tenues en majorité par des Ivoiriens et des Nigérians, une usine de traitement de noix de cajou du Groupe OLAM IVOIRE en partenariat avec l’ASCAFED a vu le jour.

Cette association (ASCAFED) locale des femmes est spécialisée dans la transformation de l’anacarde.

Le transport a commencé à être développé avec la mise en circulation de cars pour assurer la liaison Djékanou-Abidjan, à la grande satisfaction de la population.

Seuls quelques taxis-brousse et minicars assurent la liaison Toumodi-Djékanou et vont vers certains villages du département.

Les ressources économiques du département de Djékanou proviennent donc principalement des activités agro-pastorales.

1. INFRASTRUCTURE ROUTIERE

Le réseau routier du département de Djékanou, bien que développé, affiche cependant des dégradations importantes.

A l’exception de l’axe Yobouékro-Djékanou long de 5 Km qui est bitumé, le reste du réseau routier est constitué de piste impraticables en temps de pluies.

Il est donc impérieux que le Conseil régional se charge de l’aménagement de certaines pistes, notamment les axes:

– Djékanou-Bonikro;
– Djékanou-Angbavia;
– Okaouffouéssou-Kouadiolangokro;
– Djékanou-Abouakakro2;
– Djékanou-Tollakro.
– Djékanou-Yaokouadiokro
– Djékanou- Gbohua

Par ailleurs, la localité la plus éloignée du chef-lieu de département se situe à 22 Kms. Il s’agit de Gbohua.

S’agissant des distances entre les localités, nous les fixons en prenant en compte les trois principaux axes qui partent du chef -lieu de département.

Djékanou 1 km Lalièkro /2 kms Mougnan 2 Kms Yobouékro soit au total 5 kms.

Djékanou 3 Kms Tafissou/ 5 kms Bringakro 2 kms /Alluminankro 8 kms Angbavia soit au total 18 km.

Djékanou 3 kms Djetranyaokro/ 7 kms Abouakakro2 5 kms /Tollakro 5 kms Bonikro soit au total 20 km.

2-TELECOMMUNICATION

Bien qu’il n’existe pas de bureau de la CI-TELCOM, la société ivoirienne de téléphone fixe et des sociétés de téléphonies mobiles à Djékanou, la ville est reliée au réseau national de communication. Le téléphone y fonctionne correctement.

Le chef-lieu est doté d’un Centre de distribution rural (CDR) fonctionnant pour le compte de la Société ivoirienne de la poste et de l’épargne (SIPE).

IV/ QUESTIONS SOCIALES

Le département de Djékanou compte:
– un lycée municipal;
– dix-neuf écoles primaires;
– une école maternelle privée catholique.

1. EDUCATION

a- Enseignement Primaire

L’IEP de Kokumbo, née de la scission de l’Inspection de l’enseignement primaire de TOUMODI, couvre deux secteurs pédagogiques, à savoir Kokumbo et Djékanou.

Le secteur pédagogique de Djékanou couvre toute la circonscription administrative de Djékanou.

La circonscription administrative de Djékanou compte (19) écoles primaires publiques. Les enfants y sont encadrés par 107 enseignants.

Il existe par ailleurs, depuis sept ans, une école maternelle privée dans l’enceinte de la mission catholique de la ville.

Les problèmes rencontrés sont, entre autres, le manque de logements pour les instituteurs qui sont obligés d’habiter chez des tuteurs ou de se mettre à plusieurs dans une maison. C’est le cas notamment à Bonikro, à Alluiminankro et à Djékanou-ville.

Il y a aussi l’insuffisance d’infrastructures d’accueil pour les élèves qui mérite d’être relevé. C’est le cas par exemple des tables-bancs dont le déficit s’est accentué.

Enfin, le déficit d’enseignant oblige plusieurs écoles à s’attacher les services de bénévoles rémunérés par les parents d’élèves et le manque de logements accentue davantage le problème.

b- Enseignement secondaire

Le collège de Djékanou a été érigé en lycée municipal à la rentrée scolaire 2008/2009.

Par ailleurs, l’établissement a bénéficié d’un climat de paix où ni les élèves, ni professeurs n’ont participé aux différentes grèves qui ont paralysé en partie l’Education nationale. Malgré quelques difficultés, l’établissement a enregistré des résultats encourageants.

Il convient aussi de souligner la démission totale de certains parents d’élèves qui restent impuissants devant des cas de grossesses répétés de jeunes filles.

Enfin, il est urgent que l’établissement dispose d’une clôture à l’effet de maîtriser les mouvements des riverains, afin de permettre aux enseignants et aux élèves de travailler dans la sérénité.

2. SANTE

La couverture sanitaire du département de Djékanou a connu une amélioration sensible avec l’ouverture des centres de santé de Bringakro, de Bonikro et de Gbohua qui viennent renforcer ainsi l’hôpital général de Djékanou.

D’accès très facile, l’hôpital général de Djékanou est régulièrement desservi par les taxis et constitue l’un des hôpitaux généraux de référence du district sanitaire de Toumodi.

Il occupe le niveau secondaire de la pyramide sanitaire et est constitué d’un agrégat de bâtiments disséminés reposant sur un plan architectural classique. Une chaîne de bâtiments abrite:

– La pharmacie;
– Le laboratoire;
– Le bloc opératoire;
– Le cabinet dentaire;
– Le bureau du chirurgien;
– Le bureau du médecin généraliste;
– La maternité;
– La cuisine;
– La morgue;

Le pavillon de l’ulcère de Buruli.

Depuis le 31 octobre 2007, l’hôpital général est doté d’un pavillon spécialisé dans le traitement de l’ulcère de Buruli et dans la prise en charge médicochirurgicale de ses maux collatéraux. Ce pavillon dispose d’une capacité de 50 lits. Ce qui porte la capacité d’accueil de l’hôpital à 90 lits.

Le département de Djékanou a une pharmacie privée ainsi que des dépôts de pharmacie dans les villages de Bonikro, Gbohua et Bringakro.

Par ailleurs, des guérisseurs de renommée pratiquent leur science dans le département. Ils sont présents dans tous les villages et même à Djékanou. Ils traitent toutes les maladies, notamment tropicales avec des fortunes diverses.

Les plus importants sont: SIKPOSSOU dans le village de Tafissou et YOCOLI dans le village de Lallièkro.

3. HYDRAULIQUE VILLAGEOISE ET ELECTRIFICATION

Le département de DJEKANOU compte dix-huit (18) villages et une trentaine de campements équipés pour la plupart de pompes hydrauliques. Toutefois, pour les gros villages comme Bonikro, Tollakro, Gbohua et Abouakakro 2, l’Hydraulique villageoise améliorée (H.V.A) est nécessaire en raison de l’importance de leurs populations respectives.

Le réseau de la SODECI qui alimente la ville de DJEKANOU ne profite qu’aux villages de Yobouékro, Assouakro, Mougnan et Lalièkro.

En matière d’électrification, sur dix-huit villages, onze(11) bénéficient de l’électricité. La quasi-totalité des campements et certains villages sont sur la liste des villages à électrifier (Assèkouamekro, Alluiminankro et N’Dakouassikro).

Des poteaux électriques y ont été plantés.

4. SECURITE

La sécurité dans le département de Djékanou est assurée par une brigade de gendarmerie qui compte une trentaine d’éléments, avec à leur tête un adjudant-chef.

La même brigade couvre la sous-préfecture de Kokumbo.

Elle est confrontée à des difficultés matérielles.

Toutefois, la brigade vient d’être dotée d’un véhicule bâché qui lui permettra de couvrir toute cette zone où les trafiquants de tous ordres sont légion.

5. CHEFFERIE ET CONFLITS

Dans l’ensemble, les chefs de villages jouissent d’un grand respect au niveau de leurs populations respectives.

Ainsi, nombre de chefs de village de Djékanou jouent-ils, avec satisfaction, leur rôle de mobilisation des populations en vue de l’application des instructions du gouvernement et, inversement, à rendre compte à l’autorité administrative, des préoccupations et aspirations de leurs administrés.

Toutefois, il importe de souligner l’atténuation de plus en plus croissante de l’influence de la chefferie traditionnelle.

En effet, du fait d’une part, de l’évolution culturelle et, d’autre part, de l’hétérogénéité de la population, certains chefs éprouvent des difficultés à asseoir leur autorité.

La conséquence de cet état de fait est le recours systématique aux autorités pour le règlement de la plupart des conflits (conflits fonciers, litiges familiaux, voire conjugaux) qui surviennent dans les villages, souvent à l’insu des chefs.

S’agissant des conflits, ils sont surtout d’ordre foncier. En effet, plusieurs conflits fonciers sont nés de l’accroissement de la population et des besoins économiques existant dans le département de Djékanou.

Il y a lieu de signaler les conflits fonciers suivants entre des villages:

– Gbohua – Ahondo (S/P de TAABO);
– Gbohua – N’Gouamoinkro (S/P de KPOUEBO);
– Tollakro- Sahoua (S/P TAABO);
– Bringakro – Tollakro;
– Bringakro – Alluiminankro.

A ceux-ci, il faut ajouter les conflits de chefferie à GBOHUA et à N’KLOIDJO qui sont en suspens;

Ce sont des conflits qui ont été pour la plupart réglés par les autorités administratives de façon concertée, mais qui connaissent des rebondissements de temps à autre.

6. TOURISME

L’activité touristique n’est pas développée dans l’ensemble.

Depuis l’ouverture de l’hôtel ALLIEBE qui offre quarante quatre (44) chambres climatisées, Djékanou s’est doté d’un précieux outil de développement du tourisme.

Il existe aussi un hôtel de fortune, PRINCIPAUTE, de 15 chambres.

La diversité de sa culture et la particularité de la végétation constituent des atouts touristiques importants pour le département de Djékanou.

7. COMMERCE ET INDUSTRIE

Le département ne dispose pas de centre aménagé de pré-collecte des produits agricoles.

Une usine de dépelliculage de la noix de cajou existe dans le département.

Elle est l’œuvre de l’ASCAFED en partenariat avec le groupe OLAM IVOIRE.

Aussi, est-il important de souligner que cet important ouvrage économique a créé non seulement des emplois mais a aussi développé des petits commerces pour résorber l’épineuse question du chômage des jeunes qui, tout en refusant le retour à la terre, ne savent pas quoi faire.

Le transport est organisé à partir de Toumodi. D’où des taxis brousses et minicars desservant la ville de Djékanou et quelques villages. Le coût du transport constitue un point d’achoppement entre les populations et les transporteurs.

Le commerce est peu développé à Djékanou. La ville abrite quelques boutiques tenues en majorité par des nationaux.

A Djékanou, le marché n’est pas permanent. Il se tient les Mercredis et Dimanches.

LA VIE CULTURELLE ET SPORTIVE

La vie culturelle et sportive est relativement réduite pour diverses raisons. Mais, elle connaît depuis peu un regain d’activités plus conforme aux réelles potentialités de la localité.

1- LA VIE CULTURELLE

Le brassage des populations, venues d’horizon divers et ayant par ricochet des cultures différentes, devrait en principe aboutir à une intense activité culturelle.

Cependant, la réalité du vécu est tout autre et on assiste à une léthargie notable et incompréhensible de ce secteur.

En effet, les richesses culturelles semblent n’avoir pas été suffisamment transmises à la jeune génération qui rechigne à perpétuer les us et coutumes du terroir, préférant se tourner vers les pratiques modernes et urbaines.

Pendant longtemps, le manque d’infrastructures adéquates a constitué un frein à l’expression culturelle.

Cependant, depuis quelques années, la commune de Djékanou dispose d’un foyer polyvalent mais n’a pas encore de bibliothèque municipale.

Ainsi, les activités culturelles ne se limitent qu’aux quelques manifestations organisées pendant les fêtes de fin d’année et les vacances scolaires

2- LA VIE SPORTIVE

En ce qui concerne ce domaine, la circonscription ne dispose pas véritablement d’aires de jeu, ni de terrains de sport viables, encore mois de complexe sportif susceptible de promouvoir la pratique sportive sous tous ses angles.

Il est à noter que seul le football et sa variante qu’est le « maracana » constituent quasiment les seuls sports pratiqués par les jeunes.

Avec l’avènement du lycée, le hand- Ball, le volley- Ball et le basket- Ball font une timide entrée dans le milieu scolaire.

Depuis le 27 juin 2005, la commune de Djékanou s’est dotée d’un centre de football dénommé « Académie football AMADOU DIALLO » regroupant 42 élèves- footballeurs.

L’équipe de ce centre de football est devenue l’équipe fanion de football de Djékanou. Elle vient d’accéder à la première division du championnat de Côte d’Ivoire depuis trois saisons.

Au total, la vie culturelle et sportive doit sortir de son stade embryonnaire pour amorcer une évolution plus conforme aux potentialités qui existent diversement et qui sont en qualité.

CONCLUSION

De réelles perspectives d’avenir s’offrent au nouveau département de Djékanou.

Toutefois, leur réalisation dépend de la participation effective de tous les cadres.

En effet, les infrastructures socio-économiques existantes dans la ville de Djékanou sont l’œuvre de Monsieur Abdoulaye Diallo. Malheureusement, son engagement n’est plus le même comme par le passé.

Il revient par conséquent, aux autres cadres du département de prendre la relève à l’effet de soutenir les œuvres déjà entamées par le maire.

Il est donc indispensable que tous s’impliquent dans les actions de développement initiées en faveur de leur circonscription. Faute de quoi, les efforts des autorités administratives seraient vains.

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