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Monographie de la région du Bafing

La région du Bafing (Nord-ouest), à fortes potentialités économiques, se singularise par sa végétation dont la partie Sud et Sud-ouest, est semi-forestière et fait partie de la zone montagneuse de l’Ouest, tandis que le reste de sa superficie se caractérise par la savane arborée.

Situation géographique

La région du Bafing est située au Nord-Ouest de la Côte-d’Ivoire. Elle a été créée par le décret n°2000-482 du 12 juillet 2000 sur la base de l’ancien département de Touba créé par la loi n° 69-241 du 19 juin 1969 et dont elle a conservé les frontières. Sa superficie est de 8720 km2.

Le chef- lieu de région, Touba, est situé à 710 km d’Abidjan, la capitale économique et à 458 km de Yamoussoukro, la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire.

Cette région est limitée au Nord par le département d’Odienné (région du Kabadougou), au Sud par le département de Biankouma (région du Tonkpi), à l’Est par le département de Séguéla (région du Worodougou) à l’est et à l’ouest par la République de Guinée Conakry avec la laquelle elle partage près de 180 km de frontière.

Elle compte 366 villages et campements repartis dans les trois départements qui la composent, à savoir Touba, le plus ancien, Ouaninou et Koro. Depuis le dernier découpage administratif de 2008, le département de Touba ne compte que trois sous-préfectures ouvertes que sont, Touba, Foungbesso et Guintéguela.

Le département de Koro est issu de la scission de l’ancien département de Touba. Il a été créé par le décret n° 2008-96 du 05 mars 2008. Il compte trois sous-préfectures fonctionnelles, à savoir Koro, Booko et Borotou.

Le département de Ouaninou est de création récente puisque son ouverture date de 2010. Il couvre deux sous-préfectures fonctionnelles que sont Ouaninou et Koonan.

Tous les chefs-lieux de sous-préfecture, à l’exception de Foungbesso, sont des chefs-lieux des sept (07) communes ouvertes de la région. A la faveur du dernier découpage administratif de 2008 et dans le cadre de la politique de décentralisation entamée par le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, de nouvelles localités ont été érigées en chefs-lieux de sous-préfecture. Mais celles-ci ne sont pas encore officiellement ouvertes. Ce sont Niokosso, Manhandougou, Dioman, Santa, Saboudougou, Gouékan et Gbélo.

De ce fait, la région ne compte qu’une seule collectivité décentralisée à l’échelle régionale qu’est le Conseil régional du Bafing.

Climat et Végétation

La région du Bafing, dans sa partie Sud et Sud-ouest, est semi-forestière et fait partie de la zone montagneuse de l’ouest, tandis que le reste de sa superficie se caractérise par la savane arborée. On y trouve des sols propices à l’agriculture.

Le climat est de type soudano-guinéen, tropical humide, à deux saisons: la saison pluvieuse, la plus longue, qui va d’avril à octobre et la saison sèche, de novembre à mars. On dénombre des ruisseaux et marais qui forment avec le fleuve Sassandra et ses trois affluents, le Ferédougouba ou Bagbê, le Bafing et le Boa ou Banou, respectivement les limites naturelles entre la région du Bafing et celle du Tonpki et entre la région du Bafing et celle du Kabadougou (le Bagbê).

La dorsale guinéenne (le mont Nimba) et les élévations de la zone, créent un microclimat relativement doux qui a pour conséquence les hauteurs de pluie qui se situent par an, entre 1600 et 2000 mm, donc très suffisantes pour une bonne pratique agricole.

Démographie de la région du Bafing

La population de la région, selon le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2014 est de 186.648 habitants, soit 22 habitants au km2.

Cette population est composée de deux groupes autochtones, les Malinkés (Mahou, Barala, Finan, Koroka, Tenin) et les Dans (Kla) avec une diversité de sous-groupes.
S’ajoutent à ces deux groupes, en nombre non négligeable, des étrangers originaires de l’Afrique de l’ouest. Des Ivoiriens de diverses régions du pays qui y travaillent dans les secteurs public, parapublic et privé constituent le dernier pan de cette population.

Vie économique de la région du Bafing

L’économie de la région du Bafing repose, comme dans la plupart des régions du pays, sur l’agriculture. La fertilité des sols et l’abondance des pluies permettent une bonne diversification des cultures de rente et des cultures vivrières.

L’anacarde est en passe de devenir la principale culture de rente dans la région du Bafing, parce que cultivée dans tous les départements. Ensuite il ya le binôme café-cacao, produit dans la sous- préfecture de Guintéguela, dans la forêt bordant le fleuve Sassandra et dans le département de Ouaninou.

La culture de l’hévéa et du palmier à huile, d’introduction récente, est pratiquée dans le département de Ouaninou et de Touba. La canne à sucre, est produite singulièrement dans le département de Koro, dans la zone d’implantation du complexe agro-industrielle de Borotou-Koro de la société Sucrivoire, auquel elle sert de matière première.

A côté de l’unité industrielle et ses plantations propres d’une superficie de plus de 5000 ha, il a été initié des plantations de cannes villageoises, afin de permettre aux populations riveraines d’avoir des revenus substantiels. Le soja et le coton, produits à profusion il ya quelques années, sont aujourd’hui en baisse. Le projet de développement de la culture du soja, démarré en 1989 a été interrompu par la guerre en 2002. La région a besoin d’un autre projet agricole pour redonner un grand coup d’accélérateur au domaine de l’agriculture.

Les cultures vivrières que sont le riz, le maïs, le manioc, le haricot, l’igname et la patate douce sont produites en quantité importante dans la région pour les besoins alimentaires de la population et le commerce.

En outre l’élevage occupe une place de choix dans l’économie régionale. L’élevage domestique c’est-à-dire celui qui consiste quasiment pour chaque chef de famille à avoir dans sa concession quelques têtes de bêtes, est dans les mœurs depuis belle lurette. L’élevage pastoral apparaît de pratique récente, par les populations. Cependant, ce type d’élevage existe bien dans la région. La prolifération de troupeaux dans la région est du fait de la guerre, contrairement à la situation d’avant crise. Et ce phénomène s’expliquerait par le choix d’éleveurs venus du Mali, donc des transhumants, d’investir la zone pour ses larges étendues de pâturage où ne manquent pas non plus des points d’eau permanents.

Il en résulte une accentuation des conflits agriculteurs-éleveurs auxquels des solutions durables sont recherchées. Le Conseil régional du Bafing, a mis en place un centre d’écoute et de facilitation des conflits agriculteurs/éleveurs et foncier rural(CECOF) pour apporter sa contribution dans la résolution définitive de ces conflits. Et les résultats aujourd’hui donnent satisfaction, vu la diminution véritable des dégâts de cultures et le règlement des situations fortement difficiles.

D’autres secteurs d’activités contribuent à la dynamique économique dans la région du Bafing, à savoir le commerce, les transports, l’industrie, le tourisme et l’artisanat.
La Chambre de Commerce et d’Industrie et la Chambre des Métiers sont des collaborateurs constants des autorités préfectorales et des collectivités pour la conduite des activités commerciales et artisanales.

Le marché de Touba et les marchés hebdomadaires dans certaines localités sont des espaces d’échanges importants. Les localités comme Booko, Koonan, Ouaninou, Santa, Saboudougou, Soula et Bounda qui sont des zones frontalières, attirent outre les commerçants des villes ivoiriennes environnantes, ceux de certaines contrées de la république de Guinée. Mais depuis l’avènement de la maladie à virus Ebola et la fermeture de la frontière, ces marchés désemplissent.

L’industrie constitue un maillon manquant du tissu économique alors que des potentialités existent, notamment au plan minier, au vu de la richesse du sous-sol qui regorge de Nickel, d’or et autres minerais.

La région peut s’enorgueillir de posséder le complexe sucrier de Borotou Koro, l’un des plus performants du pays.

Le tourisme a été éprouvé par la crise militaro-politique de 2002 à 2010. En effet, les touristes ont déserté la région et en dépit de l’existence des énormes atouts en la matière dont le paysage, le microclimat de montagne, les silures de Silakoro, les grottes de Ouaninou, les masques, les danses etc…

Les transports, avec la mise en état des 5857 kms qui constituent le réseau routier de la région à la faveur de la prochaine visite d’Etat du président de la République, Alassane Ouattara est entrain de retrouver ses marques. Les populations se déplacent aisément aujourd’hui.

La vie politique dans la région :

La vie politique dans la région est animée par les partis politiques que sont le rassemblement des républicains (RDR), le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), le front populaire ivoirien (FPI), l’union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), le mouvement des forces d’Avenir (MFA) et L’union pour la Côte d’Ivoire (UPCI). Depuis les élections de 2010, le FPI semble y avoir perdu de sa vigueur. Ces partis cohabitent dans une atmosphère conviviale.

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