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Mantongouiné

Mantongouiné est village situé sur la route départementale MAN DANANE derrière les villages de Flampleu et de Monleu sur une colline au pied de la montagne LONHON. C’est une petite route forestière sans bitume qui lie d’ailleurs Mantongouiné à ces deux villages et de l’axe principal à partir du carrefour du pont sur le fleuve CAVALLY.

Il est donc situé à douze kilomètres du chef lieu de département DANANE qui lui se trouve à 700 kilomètres d’ABIDJAN la capitale économique de la Côte d’Ivoire. C’est un gros et important village peuplé de trois à cinq mille âmes composées à majorité de yacouba autochtones originaires ou non du village, de malinké (dioula), de gbrêssê, de burkinabé, de maliens , de quelques guinéens et d’autres ethnies de côte d’Ivoire. A Mantongouiné, chaque villageois est tuteur d’un ou de plusieurs étrangers à qui il offre des lopins de terres en vue de faire des champs de riz ou de manioc. Dans le village se mêlent les cases rondes africaines aux toits de papots ou de pailles et aux murs de chaume et les maisons en brique rectangulaires recouvertes de papots ou de tôles ondulées. Une grande rue principale traverse et divise Mantongouiné en deux parties depuis l’entrée du village jusqu’au sommet de côte où se trouve l’arbre à palabre DROHO dans le vieux site du village. Les deux principales parties sont subdivisées par des ruelles bien tracées ce qui donne une allure de petite ville traditionnelle.

Histoire du village Mantongouiné

Bien qu’il soit difficile de donner une date exacte de la fondation du village de Mantongouiné, la tradition orale relatant la création du village remonterait au XVIIème siècles. Pour ce que je sais, les premiers hommes de Mantongouiné seraient venus de la région SIPILOU à la frontière guinéenne probablement fuyant les guerres de SAMORY TOURE ce guerrier mandingue qui lutta au XIII siècle contre la colonisation française en Afrique de l’Ouest. Dans la société traditionnelle yacouba, les chefs étaient les grands guerriers du village. Ainsi à Mantongouiné, il y a les propriétaires du village c’est à dire les descendants des fondateurs du village et les chefs du village. Ainsi les ressortissants du quartier de BEUTOUEUKôLEU sont considérés comme les propriétaires et fondateurs de Mantongouiné.

Car selon la tradition orale, c’est leur ancêtre BEUTOUEU qui été le premier à s’installer sur le vieux site du village. Pour ce qui est de l’histoire de la chefferie moderne de Mantongouiné, elle date de la période de la colonisation française en Afrique et en Côte d’Ivoire. Ainsi selon les dires des anciens, lorsque les premiers colons arrivèrent au village vers 1800, le chef guerrier TIA IBA refusa de rencontrer les « européens » qu’il nommait « porcs ». Il envoya donc son cousin BLEU LADEU le représenter devant les colons.. Ce dernier fut donc nommé et considéré comme le premier chef officiel du village par les colons. Néanmoins le vieux TIA IBA, toujours chef guerrier qui participait toujours à des guerres tribales contre d’autres tribus rivales demeurait le chef et roi du village vénéré et respecté par les villageois. Ensuite à la mort probablement des deux cités ci-dessus, vint le tour d’un de leurs cousins en la personne de KOUE GOGON, qui devint le nouveau chef-roi. . Celui-ci , fatigué par la vieillesse et la maladie, reçu de nouveau un autre gouverneur colon français qui décida de changer les règles de désignation du chef. Pour ce nouveau maître colon, être chef de village se mérite au courage et la capacité d’endurer les souffrances physiques. Ainsi il décida d’infliger cinquante paires de gifles au vieux chef sinon celui-ci perdait sa couronne. C’est finalement l’un des neveux du chef qui accepta d’endurer les cinquante paires gifles à la place de son oncle. C’est ainsi que GBANGBE OUOHIDEU qui endura ce prix à payer pour conserver le trône royal devint le nouveau chef du village. Depuis ce jour, à la tête du village, se trouve officiellement un chef choisi officiellement selon la tradition uniquement parmi les hommes issus des deux quartiers de Mieukôleu et de kpankoleu.

Le vieux chef qui a enduré ces souffrances physiques pour conserver le fauteuil de son oncle fut destitué par la suite pour des raisons politiques mené par un certain fils du village . Ainsi à la suite de ce coup d’état, c’est TOKPA KPANGBEU qui pris le pouvoir dans les années poste coloniales . Mais ce dernier, après quelques années de pouvoir et à la suite des malversations financières sur le prix des pagnes du parti unique PDCI-RDA, fut demi de ses fonctions et fut remplacé par DOH GOUET MAMADOU et cela en 1969. Considéré d’ailleurs comme le plus jeune et plus populaire des chefs de Mantongouiné après l’indépendance de la côte d’ivoire, il est resté au pouvoir jusqu’à sa mort inexpliquée dans un profond sommeil le lundi 29 juin 1981 à FLAMPLEU au domicile de l’une de ses nombreuses maîtresses, nommée OULY Joli. Il fut aussitôt remplacé par son cousin de kpankôleu, KASSOUEU LAMBERT Celui-ci était aussi très apprécié par la population parce que très sage et très aimable avec tout le monde, petits et grands. Mais il meurt des suites d’une longue maladie en 1985. Pour ne pas laisser de vide constitutionnel il fut remplacé provisoirement par son cousin BêH MANHANGBEU pour gérer le village en attendant de trouver un nouveau chef. En effet, selon l’histoire du village, ce sont les ancêtres de ces deux quartiers ( deux frères d’ailleurs) d’origine royale qui ont souffert pour la chefferie pendant la période coloniale. Car ce sont eux qui ont tenu face « aux premiers blancs ».. Ces deux quartiers dont je suis originaire du premier, portent respectivement les noms de leurs fondateurs : MIEU, pour Mieukôleu et KPAN pour kpankoleu. Ainsi depuis la nuit des temps, les enfants de ces valeureux chefs continuent de régner sur le village. Le vieux GOUET BATIGBEU qui avait émigré à Mahapleu, un autre village du canton fut rappelé aussitôt pour assumer la chefferie Depuis septembre 2002, avec la guerre civile qui a divisé la Côte d’ivoire en deux , la donne a changé. Car ne pouvant pas assumer toutes les responsabilités faces aux nouvelles autorités, le vieux chef a demandé à son neveu DOKO FREDERIC de le suppléer dans ses tâches. Ainsi , même s’il continue d’assumer son rôle de chef, c’est son neveu qui se rend à la préfecture pour les missions devant les autorités préfectorales.

Source: mantongouine.free.fr

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