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Botro

A l’image de toute la sphère géographique caractérisant l’ancien « V Baoulé », le département de Botro, avec son relief accidenté, est caractérisé par des alignements d’élévations latéritiques puis des vallées. L’apparition d’énormes rochers en plusieurs endroits, témoigne de son appartenance au vieux socle volcanique de l’Afrique de l’Ouest, qui s’étend depuis la chaine baoulé au Fouta Djalon (actuelle République de Guinée) en passant par la région montagneuse de l’Afrique de l’Ouest.

Créé par le décret n° 2008-96 du 05 mars 2008, le département de Botro s’étend sur une superficie de 1220 Km2. Il est limité au Nord par les départements de Katiola et Mankono, au Sud par celui de Sakassou, l’Est par Bouaké et à l’Ouest par Béoumi.

C’est une zone où le climat est de type subéquatorial, c’est-à-dire à cheval sur les climats baouléen et soudanais. Chaud et humide, il comporte quatre saisons dont deux de pluie et deux saisons sèches. Ce type de climat donne lieu à une végétation de savane herbeuse au Nord et de savane arborée au Sud avec une flore essentiellement composée de kapokiers, de baobabs, de manguiers, d’anacardiers et de tecks.

En terme d’hydrographie, le département de Botro est arrosé par deux cours d’eau que sont la Loka qui traverse la sous-préfecture de Diabo au Sud et de Languibnou, puis la M’Bé qui coule au Nord de Diabo.

La démographie

Selon les chiffres estimatifs de 2012 communiqués par l’Institut national de la statistique (INS), le département de Botro a une population de 90 708 habitants, soit une densité de 74,34 hbt/km2. Cette population est répartie entre les sous-préfectures de Botro (27 854 hbts), Diabo (27 317 hbts); Languibonou (26 708 hbts); et Krofionsou (8 564 hbts) y compris les secteurs communaux de Botro et Diabo.

La société traditionnelle actuelle se compose de trois cantons répartis sur 105 villages:

– Le Canton « Satiklan » comprenant les sous-préfectures de Botro et Krofoinsou (50 villages)
– Le Canton « Gblo-Mamela » qui couvre la sous-préfecture de Diabo (23 villages)
– Le Canton « Gblo-Bré » qui s’étend sur la sous-préfecture de Languibonou (23 villages)

A l’instar de toute société humaine, c’est un groupe linguistique hiérarchisé. Le premier maillon est la famille, ensuite vient le village et enfin le canton. Le choix de chef de famille ou de village est en général porté sur l’aîné des descendants d’une même aïeule par un collège de sages.

Dans le but de se défendre contre les envahisseurs, les villages se sont regroupés par affinités linguistiques en cantons avec à sa tête un Roi ou un Chef qui est sollicité en cas de litiges ou de conflits. Les chefs de cantons sont des vestiges de l’administration coloniale mais continuent de bénéficier d’une notoriété auprès des populations.

Organisation administrative

Ledit département créé par décret en 2008 fait partie de la Région de Gbêkê. Le premier sous-préfet qui y a été affecté a pris fonction le 07 avril 2009. Le département se compose des sous-préfectures de Botro, qui abrite le chef-lieu de préfecture, de Diabo et de Languibonou. Une autre localité est en cours d’érection en sous-préfecture, il s’agit de Krofoinsou.

Cependant, deux mairies, notamment celles de Botro et de Diabo avec quelques services départementaux participent à l’animation de la vie administrative du département. Les localités de Languibonou et de Krofoinsou, prises en compte par le kit de proposition de nouvelles communes validées, ne sont pas encore fonctionnelles.

Situation socio-économique

Domaine de l’Education

Le département dispose de soixante et un (61) établissements d’Enseignement préscolaire et primaire dont 29 pour la sous-préfecture de Botro, 17 pour Diabo et 15 pour Languibonou. Dans le cadre de leur encadrement, c’est l’Inspection de l’enseignement primaire et préscolaire (IEP) de Béoumi II qui gère les écoles de Botro quant celles de Diabo et Languibonou sont gérées par l’IEP de Bouaké Gonfreville.

Dans le secondaire, la circonscription est dotée d’un Lycée moderne à Botro et d’un collège municipal à Diabo. A côté d’eux, il existe un collège privé, un collège d’enseignement primaire confessionnel et l’Institut de formation et d’éducation féminine (IFEF) à Botro et un Centre de formation professionnel privé (OIC) à Angoua-Yaokro (Languibonou).

Domaine de la Santé

La sous-préfecture de Languibonou est la plus nantie car elle compte à elle seule cinq établissements sanitaires : un dispensaire dans le chef-lieu de sous-préfecture, et à Abolikro, un centre de santé à Angoua-Yaokro, un à Klèmèkro et un à Shèbo.

Ensuite, vient la sous-préfecture de Botro, la plus vaste et la plus peuplée qui n’en compte que quatre : le Centre de santé urbain (CSU), les Centres de santé ruraux (CSR) de Krofoinsou et de Délakro, et le dispensaire de Takra-Adièkro.

Quant à Diabo, il ne dispose que d’un seul CSR. Chaque sous-préfecture dispose au moins d’un médecin mais pas de pharmacie pouvant permettre aux fonctionnaires de bénéficier de prestations de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat (MUGEFCI).

Domaines du Commerce et du Transport

Trois sous-préfectures fonctionnelles du département sont desservies sur le plan du transport parce que placées toutes sur des axes bitumés mais elles ne sont
pas encore véritablement animées sur le plan commercial. En dehors des jours de marché généralement hebdomadaires, l’on trouve dans ces agglomérations quelques boutiques.

S’agissant des voies et moyens de communication, il est aisé d’aller de chaque chef-lieu de sous-préfecture à Bouaké, mais difficile de rallier les villages auxdites villes. Faute de téléphone fixe dans le département parce que vandalisé lors de la crise sociopolitique, l’avènement de la téléphonie mobile a été salutaire pour la localité.

Domaines de l’Electricité, de l’Eau et de l’Hydraulique humaine

L’électrification est encore timide dans le département. L’on dénombre seulement quatre villages électrifiés à Botro, neuf à Languibonou et six à Diabo.

Les populations, dans leur ensemble, sont confrontées à un crucial problème d’eau potable. Pour pallier cet état de fait, un château d’eau d’une grande capacité a été construit à Ngattakro et des pompes à motricité humaine ont été installées dans de nombreux villages. Cependant, le besoin total du département s’élève à 73 pompes.

Domaine économique

Le département de Botro a une économie essentiellement basée sur l’agriculture. Le binôme café-cacao, jadis principales cultures de rente, est aujourd’hui supplanté par le développement de la noix de cajou. Les cultures vivrières sont principalement composées de l’igname, aliment de base du Baoulé, et de la banane plantain.

Les céréales telles que le riz et le maïs, introduites par l’ANADER, les légumineuses et les cultures maraîchères sont produites en quantité suffisantes pour nourrir convenablement la population.

Situation Politique et culturelle

Tous les partis politiques significatifs sont bien représentés dans le département de Botro. Il s’agit du Rassemblement des républicains (RDR), parti au pouvoir, et encore minoritaire dans le département. Du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui est le parti le mieux implanté dans le département.

D’autres formations politiques membres du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) sont présents sur l’échiquier de la scène départementale. Il s’agit de l’Union pour la Paix en Côte d’Ivoire (UPCI), du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), du Mouvement des forces d’avenir (MFA) et de l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). L’ex-parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI) est lui aussi représenté dans la circonscription.

Au plan de la religion, l’animisme, l’islam et le christianisme se côtoient aisément.

– L’animisme a encore, comme c’est le cas en Afrique Noire, une emprise non négligeable sur les peuples et le Baoulé n’en fait pas exception. Cependant, il faut souligner que les religions révélées sont en train de faire une percée progressive.

– L’Islam : contrairement à leurs frères Akan de l’Est, les Gblo et les Satiklan semblent bien résister à l’avancée de la religion musulmane. L’on compte parmi les autochtones très peu de musulmans, malgré la forte présence de ressortissants venus des localités très islamisées du Nord du pays.

– Malgré l’enracinement de l’animisme et la pression de l’Islam, le christianisme semble gagner du terrain surtout avec l’Alliance missionnaire chrétienne (CMA) qui a fait du Centre du pays, son bastion.

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