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La sous-préfecture de Boguedia

Située en zone forestière, à dix-huit (18) kilomètres du Chef-lieu de Département Issia, la localité de BOGUEDIA, naguère pays rural de la Sous-Préfecture d’ISSIA, a été érigée en chef -lieu de Sous-préfecture, par décret n°097-18 du 15 janvier 1997 portant réorganisation du Département d’Issia. Cependant, l’ouverture effective de cette circonscription administrative va intervenir plus tard, avec la nomination de son premier Sous-Préfet, Feu HOUIN Tobokoué Christophe, par décret n°2001-362 du 27 juin 2001.

Par ailleurs, l’attribution de la dénomination BOGUEDIA au chef-lieu de Sous-Préfecture, tire son origine d’une mauvaise interprétation d’une question du premier colonisateur sur les lieux, par un vieux de l’époque surnommé BOGUEDIA. En effet, Boguédia, du surnom de son chef de clan, à l’origine est un arrière-pays d’Issia, comme DJEBLABA, ZEIBA, DIGBEUDIDIA, dans la même sphère géographique. Ainsi, à la question du colonisateur de savoir comment s’appelle tout l’arrière-pays, le vieux Boguédia a pensé que le colon faisait allusion à son seul arrière-pays et il lui répondit BOGUEDIA. Ainsi, fut désigné tous les autres clans qui deviendront plus tard, avec l’évolution des quartiers de la localité de Boguédia.

B. Situation géographique

La Sous-Préfecture de Boguédia est située dans le Département d’Issia, dans la vaste région de l’ouest de la Côte d’Ivoire appelée Région du Haut-Sassandra.

Elle est limitée:

– Au nord, par la Sous-préfecture de Daloa ;
– Au sud, par la Sous-préfecture d’Issia ;
– A l’ouest, par la Sous-préfecture de Gboguhé ;
– A l’est, par les Sous-préfectures de Gadouan et Saïoua.

C. Aspects physiques

1 Le relief

Il est composé de plateaux à faible élévation, de plaines et de bas-fonds propices à la riziculture.

1. La végétation

La végétation, jadis constituée par la forêt dense, est aujourd’hui composée de vastes plantations de cacao, quelques plantations de café, d’anacardier, d’hévéa et de palmier à huile.

2. Le climat et l’hydrographie

La Sous-Préfecture de Boguédia bénéficie d’un climat tropical de type Attiéen, avec deux (02) saisons de pluies et deux (02) saisons sèches :

– une grande saison de pluies, d’avril à juillet ;
– une petite saison de pluies, de mi-août à octobre ;
– une grande saison sèche, de mi-juillet à mi-août ;
– une petite saison sèche, de décembre à mai.

Arrosée par des cours d’eau, la Sous-Préfecture de Boguédia est traversée du nord au sud par plusieurs rivières, à savoir :

– Gnigblo (Boguédia) ;
– Zoto (entre Mimia 1 et Mimia Il) ;
– Godo (Mimia Il) ;
– Tétéhi (Liga) ;
– Gbogboni (Labazubia) ;
– Guigbli (Gogoguhé).

D. Aspects humains
1. La démographie

Selon les chiffres du Recensement Général de la Population et de L’Habitat (RGPH) de 1998, la population de la Sous-préfecture de Boguédia est estimée à environ 16.687 habitants. La population se compose en majorité d’autochtones Bété, ainsi que d’autres peuples ivoiriens que sont les baoulé, malinké, guéré, yacouba, sénoufo et de non nationaux, tels que les burkinabé, béninois, ghanéen, malien, togolais, guinéen, peuhl. Ce brassage humain cohabite harmonieusement.

2. Cultes et croyances religieuses

Les populations de la Sous-Préfecture de Boguédia sont, en grande majorité, croyantes et pratiquantes. Il existe plusieurs confessions religieuses qui vivent en parfaite harmonie. Il s’agit des catholiques, des musulmans, des diverses tendances des cultes protestants. Il existe aussi dans la circonscription, une frange d’animistes dont les divinités sont représentées par des éléments de la nature comme les rivières, les arbres, etc.

II. ORGANISATION TERRITORIALE

A. Les centres ruraux

La Sous-préfecture de Boguédia est constituée de gros villages très peuplés. La plupart de ces villages, bien que lotis, ne disposent pas encore d’infrastructures sociales modernes, à savoir l’adduction en eau potable et en centres de santé. L’habitat dans ces villages est de type traditionnel.

La Sous-Préfecture de Boguédia comprend dix-huit (18) villages, y compris le Chef-lieu dudit que sont:BADOUBOUA, BEKORA, BIGA, BISSAGUHE, BEZIBOUO, BOGUEDIA, GOGOGUHE, GUEFRA, LABAZUBIA, LAGOZOAN, LlGA, MAKUA, MASSA, MIMIA l, MIMIA Il, ZAGUEDIA, ZOKRODEPIE, ZUZUA. Cet ensemble de villages constitue le Canton Balo, reparti en trois (03) tribus suivantes :

– La tribu BAHOUAN, composée des villages de Bissaguhé, Guéfra, Massa, Mimia 1 et Mimia ;
– La tribu ZAGUHE, regroupant les villages de Bézibouo, Biga, Boguédia, Labazubia, Liga et Zuzua ;
– La tribu GBLAGUHE, composée des villages de Badouboua, Békora, Gogoguhé, Lagozoan, Makua Zaguédia et Zokrodépié.

B. Les pays ruraux
La Sous-Préfecture de Boguédia comprend dix-huit (18) villages repartis en deux (02) pays ruraux.

III. DOMAINE ECONOMIQUE
A. SECTEUR PRIMAIRE

A l’instar des zones forestières, la Sous-Préfecture de Boguédia a une économie essentiellement basée sur l’agriculture. Cependant, l’on y pratique quelques activités d’élevage

1. L’agriculture

Caractérisée par le binôme café-cacao et les cultures vivrières, l’agriculture reste en dépit des aléas de toutes sortes, la principale activité pourvoyeuse de revenus et ce, grâce à l’appui des structures d’encadrement et de développement agricole.

> Le Binôme café-cacao

Le binôme café-cacao demeure la culture de rente la plus pratiquée dans la circonscription. Par ailleurs, les cultures de l’hévéa, de l’anacardier et du palmier à huile gagnent, peu à peu, du terrain. Toutefois, il convient de souligner que les vergers sont vieillissants. Pis, les terres cultivables se raréfient.

> Les cultures vivrières

Ce sont essentiellement le riz, la banane, l’igname, le manioc et le maïs. La quantité de ces denrées n’est pas importante, car elles sont produites sur de petites superficies. Le riz et le maïs sont les cultures vivrières les plus pratiquées. Cultivées généralement dans les bas-fonds,

elles sont l’apanage des étrangers, notamment les burkinabé qui en tirent plus de revenus que les producteurs de cacao. Ces parcelles leur sont louées annuellement par les autochtones.

2- L’élevage

Cette activité est pratiquée dans la circonscription. Elle est la particularité des peulhs venus du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Des allochtones senoufo et malinké pratiquent également l’élevage. Les autochtones quant eux, sont très rares dans ce secteur d’activité.

Excepté quelques personnes qui se livrent à l’élevage tradi-moderne de poulets et de porcs, les activités de ce secteur se limitent à l’élevage traditionnel pratiqué dans le cadre villageois.

3- La pêche

Cette activité est presque inexistante dans la mesure où la circonscription ne dispose pas d’importants cours d’eau permettant de la pratiquer.

B. SECTEUR SECONDAIRE

Ce secteur est inexistant dans la Sous-Préfecture de Boguédia. En effet, il n’existe pas sur toute l’étendue de la Sous-Préfecture, aucune unité industrielle, bien que l’activité agricole et économique soit dominée par le café et le cacao. Toutefois, l’essor agricole de la circonscription pourrait offrir d’autres opportunités d’installation d’unités de transformation, vu la situation géographique de la circonscription administrative de Boguédia.

C. SECTEUR TERTIAIRE

1 Les Etablissements financiers et bancaires

Boguédia, le chef-lieu de Sous-préfecture, qui présente encore l’aspect d’un gros village, ne dispose pas d’établissements financiers et bancaires classiques bien que l’activité économique, notamment l’activité commerciale et la production du café et du cacao soient en plein boom. Nous osons espérer que la présence de l’Administration pourrait, à long terme, constituer un gage d’ouverture d’établissements financiers et bancaires, pour aider à transmettre la culture de l’épargne aux populations, sécuriser leurs revenus et contribuer au développement économique et social de la Sous-préfecture.

2 Commerce

L’activité commerciale est essentiellement détenue par les non nationaux, notamment les Burkinabé, Maliens et Guinéens qui disposent de magasins de négoce de cacao. Il existe également dans tous les villages des échoppes où sont vendus des produits de grande consommation tels que le riz, le savon, l’huile, le lait, le sucre, etc. Ces villages sont pourvus de marchés fonctionnels hebdomadaires. Ces marchés sont approvisionnés par les produits du terroir et d’autres provenant des localités avoisinantes.

3 Transport

Quelques villages et le chef-lieu de circonscription sont traversés par la voie bitumée reliant la ville d’Issia à celle de Daloa. Ce faisant, les populations de ces localités ont l’avantage de voyager facilement en ce qu’elles bénéficient des dessertes qu’effectuent les transporteurs entre ces villes. Toutefois, la situation est différente en ce qui concerne les villages de l’arrière-pays.

4 Tourisme et hôtellerie

La circonscription administrative de Boguédia regorge de sites touristiques inexploités et d’un réceptif hôtelier de moyen standing dénommé « Hôtel Belle vue». C’est un secteur qui peut être développé si d’éventuels investisseurs ou promoteurs essaient de valoriser les sites existants et d’exploiter également le potentiel agricole comme atout touristique par l’organisation de foires agricoles.

IV. DOMAINE SOCIAL

Les questions sociales demeurent les préoccupations majeures des populations et concernent particulièrement les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau, de l’électricité et de la sécurité.

A. Santé publique

1. Centre de Santé Urbain (CSU)

Boguédia, le chef-lieu de Sous-Préfecture, dispose d’un centre de santé urbain dirigé par un médecin-chef. L’aire de santé de ce centre couvre une population estimée à environ vingt-deux mille (22 000) habitants. Ce centre qui comprend un dispensaire et une maternité fonctionne avec un personnel composé de:

– médecin-chef ;
– deux (05) Sages-femmes diplômées d’Etat ;
– trois (03) Infirmiers Diplômés d’Etat ;
– Trois (03) Garçons et une (01) Fille de salle ;
– Un (01) Agent de santé.

2 Centres de Santé Ruraux

Certains villages de la circonscription sont dotés de centres de santé ruraux, Il s’agit des villages de :

– Békora ;
– Bézibouo ;
– Goqoquhé.

Il convient de noter que sur les dix-huit (18) villages que compte la Sous-Préfecture de Boguédia, pour une population de 16.687 habitants (selon les chiffres du Recensement Général de la Population et de L’Habitat (RGPH) de 1998), il n’existe qu’un seul (01) centre de santé urbain et trois (03) autres centres de santé ruraux. La circonscription connaît donc une couverture sanitaire faible qu’il conviendrait d’améliorer afin de mieux soigner les populations, en les détournant des infirmeries privées, sans personnels qualifiés.

C. Education nationale

La Sous-Préfecture de Boguédia compte au plan scolaire, trois (03) établissements secondaires, des écoles primaires publiques et privées et des établissements préscolaires.

1 Enseignement Primaire et Préscolaire

Les établissements scolaires primaires existent dans tous les villages et dans des campements de la Sous-Préfecture. Ces établissements sont divisés en deux (02) secteurs pédagogiques, Il s’agit, d’une part, des écoles de Boguédia, Guéfra, Liga, Mimia1&2, Bissaguhé, Molonou gérées par l’Inspection Primaire d’Issia et d’autre part, des écoles de Badouboua, Gogoguhé, Bézibouo-Zuzua, Békora, Zokrodépié administrées par l’Inspection Il d’Issia.

En ce qui concerne l’éducation préscolaire, il existe deux (02) centres d’éducation préscolaire au chef-lieu de Sous-préfecture. Cependant, le secteur de l’éducation-formation rencontre de nombreux problèmes, Ces difficultés se résument essentiellement :

– à l’insuffisance de salles de classes ;
– au problème de logements pour les enseignants, d’électricité et d’eau potable dans les villages ;
– à la construction de certaines écoles avec du matériau précaire, exposant ainsi les enseignants et les élèves à toutes sortes de danger ;
– au mauvais état des routes, cause d’insécurité et d’accès difficile à certains lieux d’affectation,

La résolution de ces problèmes et surtout la création de nouvelles écoles, eu égard à la grande étendue de la circonscription, permettront d’assurer un meilleur encadrement des enseignants pour un enseignement de qualité.

1 Enseignement secondaire

Le Collège Moderne de BOGUEDIA est désormais fonctionnel. Le personnel administratif et enseignant est composé de :

– Un (01) Proviseur ;
– Un (01) Censeur ;
– Un (01) Educateur ;
– et de Professeurs permanents.

 » Les travaux d’achèvement de tous les bâtiments devant abriter les salles de classes et le logement du Principal sont quelque peu en souffrance. Par ailleurs, il convient de relever l’ouverture à Boguédia de deux (02) Collèges privés.

C. Infrastructures diverses

1. Electrification rurale

En matière d’électrification, la circonscription est bien lotie. Presque tous les villages bénéficient de la couverture nationale en réseau électrique.

2. Hydraulique et adduction en eau potable

La circonscription administrative de Boguédia fait encore figure de parent pauvre dans ce domaine. Bien que certains villages bénéficient de quelques forages, il n’en demeure pas moins que la plupart en sont dépourvus. A cause de pannes fréquentes et du manque de pièces de rechange, de nombreux forages sont hors d’usage.

Les populations sont parfois obligées de consommer l’eau de marigots, s’exposant ainsi aux maladies. La situation est encore plus critique pendant la saison sèche. Quant à l’adduction en eau potable, seuls le Chef-lieu de Sous-Préfecture et les villages de Liga et de Gogoguhé bénéficient d’un château d’eau.

2 Logement

Boguédia, le chef-lieu de Sous-Préfecture, présente encore l’aspect d’un gros village. Le logement y fait défaut, si bien que les fonctionnaires et agents de l’Etat affectés dans cette localité, éprouvent de nombreuses difficultés pour se loger. Certains d’entre eux résident au chef-lieu de Département et sont contraints de faire quotidiennement la navette entre Issia et leur lieu de travail.

3 Réseau routier

Le réseau routier de la circonscription administrative de Boguédia est à l’image de l’ensemble du réseau routier du Département, c’est-à-dire, en mauvais état. Et pourtant, avec ses vergers de cacao et de café, la Sous-Préfecture contribue fortement à hisser le Département d’Issia parmi les producteurs nationaux de cacao.

Bien que traversée du nord au sud par la voie nationale bitumée menant à Daloa et à Issia – Gagnoa, des villages et campements de la Sous-Préfecture de Boguédia demeurent d’accès difficile, malgré les efforts de désenclavement.

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