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Le royaume Baoulé: sous-groupes et fractions

Le sous-groupe est une division du grand ensemble baoulé et la fraction une division du sous-groupe.

Abè ou Béssoufouè
sous-groupe de la sous-préfecture de M’bahiakro composé d’un ensemble de 37 villages. Le principal village est Dangoukro. Les Abè comprennent deux fractions : les Abè proprement dits, localisés dans la sous-préfecture de M’Bahiakro et les Abè-N’Damé que l’on trouve dans les villages d’Ananda Koidiokro et Ananda Kouassikro dans la sous-préfecture de Ouellé. Les Abè étaient les guerriers de l’aile gauche de l’armée de la Reine Pokou.

Abè-N’Damé
Fraction du sous-groupe Abè.

Abéanou
fraction du sous-groupe Agba localisée dans le département de Bocanda. Les populations de cette fraction seraient issues d’un métissage d’Agba et d’Abè.

Adaou
fraction du sous-groupe N’gban. De 1902 à 1910, ils opposèrent une vive résistance à la colonisation française. Ils ne furent vaincus qu’en 1910 par la colonne du commandant Morel.

Adéfouè
fraction du sous-groupe agba (Ouellé). Leur résistance à la colonisation française ne fut brisée qu’après l’offensive de la colonne Maritz, en novembre 1910.

Agba
sous-groupe localisé dans la région de Dimbokro. Selon les traditions, ils doivent leur nom, qui signifie « manioc », aux plantations de manioc qu’ils firent à leur arrivée pour se nourrir. Les premiers éléments agba, d’origine alandjra, partirent du Ghana après la bataille de Féyassé en 1701 qui voit la victoire des Ashanti sur le royaume denkyira. Ils sont conduits par Agba Kpli (et ses fils : Kolia, Saha, Assièlou et Aloko), Angbi Koffi et Brou Sokpatiti. Ils vont d’abord s’installer à Agba Onbglessou (site aujourd’hui disparu).De ce site, abandonné de nos jours, ils remontent vers le nord-ouest pour atteindre les savanes de Bouaké. Une partie des Agba faisait partie des migrants conduits par la Reine Pokou. Ils formaient, avec les N’Gban, l’arrière-garde de la colonne. De ce fait, les Agba se composent de deux grands ensembles : les Agba Alandjra ou Linguira et les Agba Assabou.

Agba Bonou
fraction du sous-groupe Agba localisée dans le département de Bocanda.

Agba Katchènou
fraction du sous-groupe Agba localisée entre Bocanda et Mbahiakro.

Agoua
membres de la famille royale, héritiers de la Reine Pokou. Par extension, le terme sert à désigner les Walèbo.

Ahali ou Aali
sous-groupe localisé dans la sous-préfecture de Brobo. Il comprend plusieurs fractions : Akpouessou, Aloukro, Aorayé, Lasson et Ndènou, Ntoutia, Tro. Lors de la migration des Baoulé vers la Côte d’Ivoire conduite par la Reine Pokou, les Ahali et les N’Zikpli formaient l’arrière-garde de la colonne.

Ahali-Saki
fraction du sous-groupe Agba localisée au nord-est de Dimbokro.

Aïtou ou Aétou ou Atoutou
On trouve les Aïtou à Tiébissou, Dimbokro, et Toumodi. Selon la tradition orale, ils doivent leur nom, qui signifie « plumeurs », à la Reine Pokou dont ils plumaient les poulets. Ils comprennent plusieurs fractions : Angbovia ou Angbavia, Boni, Blowé, Brébré, Bringabo, Gbona, Kétékré, Kpodiou, Lomo, Mamézi,Yakpabo, Mamra et M’Bamra. Les Aïtou, comme les autres Baoulé, se sont opposés à la colonisation française. Ils furent sévèrement réprimés.

Akouè
sous-groupe localisé au nord de Toumodi et à Yamoussoukro. Ils seraient un métissage de Baoulé Faafouè et de Gouro. Au début du XXème siècle, ils se soulevèrent contre l’administration française. Ils prirent d’assaut le poste militaire français de Bonzi. La contre-offensive de l’ennemi, à travers de grandes opérations, fut menée par le chef de bataillon Noguès en novembre 1909. les Akouè se soumettent en décembre 1909, après les lourdes pertes enregistrées lors des combats de Kami, Zatta, Kongouanou. La soumission ne fut cependant qu’apparente car la résistance se poursuivit. De nouvelles opérations, placées sous le commandement du lieutenant-colonel Levasseur, furent nécessaires pour venir à bout de leur résistance. C’est seulement en mars 1911 qu’ils capitulèrent définitivement.

Akpouéssé
sous-groupe localisé aux environs de Ouellé. Résistants à la colonisation, ilsfurent soumis, en novembre 1910, par les colonnes Maritz et Richard.

Alandjra ou Alanguira ou Alankira ou Dankira
Les Alandjra étaient des sujets du puissant royaume Denkyira. Défaits par l’armée ashanti d’Oséï Tutu, à la fin du XVIIème siècle, ils entamèrent un mouvement migratoire vers l’ouest en franchissant le fleuve Comoé. A la recherche d’un refuge, ils furent les premiers Akan à s’installer dans les savanes du centre de la Côte d’Ivoire, en grande partie dans l’actuel Walèbo. Plus tard, ils accueilleront les Baoulé qui avaient à leur tour quitté l’Ashanti suite aux querelles de succession après la mort du roi Oséï Tutu. Bien qu’issus de royaumes rivaux au Ghana, les Ashanti et les Denkyira parlent la même langue. L’origine commune et l’identité linguistique faciliteront la fusion entre les deux peuples sur le sol ivoirien. Les Denkyira et les Ashanti vont ainsi constituer le fondement démographique et socio-politique de l’ensemble baoulé. Certains Alandjra, partis du Walèbo, vont donner naissance aux sous-groupes Gblo et Satiklan localisés dans le département de Bouaké.

Alou
fraction du sous-groupe Ano, localisée dans le département de Prikro. Les Alou ont pour voisins les Ano-Adjè (au sud), les Toungbassié (au nord-est) et les Amandjé (au nord-ouest et à l’ouest).

Amandjé
fraction du sous-groupe Ano, localisée dans le département de Prikro. Ils ont comme voisins, au sud, les Alou, à l’ouest, les Soundo et les Abè, au nord, les Bidiasso(Agni) et, au nord-est, les Toungbassié.

Amanzoufouè
fraction du sous-groupe Satiklan. Les Amanzoufoué seraient arrivés en même temps que la Reine Pokou.

Ananda
sous-groupe localisé dans la sous-préfecture de Ouellé. L’intervention de la colonne Maritz mit fin à leur résistance à la colonisation française, en novembre 1910.

Ando ou Ano ou Annofouè
sous-groupe localisé dans le département de Prikro. Les Ando formaient l’avant-garde de l’armée de la Reine Pokou. Ils étaient placés sous le commandement d’Alou N’Dohou. Après avoir changé plusieurs fois d’emplacement, ils vont finir pour s’établir à N’Vobessou, à quelques kilomètres à l’ouest du fleuve Comoé.Les Anno comprennent les fractions suivantes : Alou, Amandjé, Bidosso, Guilimabou, Ndjé, Sadjué et Toungbassié. Ce peuple se serait constitué à partir de vagues migratoires successives de N’Gen, Kouma et Kossia dans la région (avant l’arrivée des Baoulé), de Baoulé-Ngban et, enfin, de Mandé-Dioula. Vers 1810, une partie de ce sous-groupe, composée de guerriers, va se détacher pour aller fonder le royaume de Sansané Mango, au nord-ouest du Togo. Leurs voisins leur donnèrent le nom Tchokossi. Le terme« tchossosi » serait une déformation de l’expression baoulé « tchuin ko sien », signifiant« recule », utilisée par le protocole de la cour royale pour interpeller les populations vassales qui venaient payer leur tribut quand elles s’approchaient en peu trop du souverain. Les Ano, pour qui ce terme est chargé de mépris, ne l’utilisent jamais pour se désigner eux-mêmes.

Angbovia
fraction du sous-groupe Aïtou.

Assabou
fraction du sous-groupe Walèbo à laquelle appartenait la Reine Abla Pokou. Les Assabou faisaient partie de la confédération ashanti. Aujourd’hui, cette appellation est utilisée pour désigner des fractions Walèbo et Agba.

Assandrè
fraction du sous-groupe Walèbo. Le terme « assandrè » signifie « ashanti ». Les Assandrè étaient des ambassadeurs mandatés par Opoukou Warè pour aller à la recherche des Baoulé dont le départ avait affaibli la confédération ashanti. Le nouveau souverain avait besoin de tout son peuple pour entreprendre de nouvelles guerres de conquête. Les envoyés du roi, dont le chef étaient Assandrè Yéboua, avaient pour mission de ramener ceux qui étaient partis au sein du royaume ashanti. Mais, après le refus opposé par la Reine Akwa Boni aux ambassadeurs d’Opokou Warè, ces derniers préférèrent rester dans le Baoulé, craignant les conséquences de l’échec de leur mission et le sort pas enviable que pourrait leur réserver Opokou Warè.

Assengou
fraction du sous-groupe Kodè, localisée dans le département de Béoumi.

Ayahoufouè
fraction du sous-groupe Satiklan, localisée dans le département de Bouaké.

Ayaou
sous-groupe localisé dans les départements de Bouaflé et Sakasou. Ils sont voisins des Walèbo et Yaouré, à l’est, et Gouro, à l’ouest. Leur nom signifierait « près de mes entrailles ». Ils faisaient partie des Assabou. A la suite d’un conflit avec les Assandrè,ils traversèrent le fleuve Bandama pour s’installer au voisinage des Yowlè et des Gouro. Les Ayaou sont, comme les Kodè, patrilinéaires. Ils comprennent les fractions suivantes: Atossé, Diakohou, Sokpa, N’Dènou. Hostiles à la pénétration française, les Ayaou, en octobre 1902, empêchent le lieutenant Carpentier d’entrer sur leur territoire. Les colonnes armées dirigées contre eux à partir de janvier 1907 connaissent des échecs. En mars 1909, le mouvement insurrectionnel des Atossé gagne les autres fractions Ayaou et les Yowlè. Le 19 avril 1909, les capitaines Cahen et Foussat s’emparent d’Atossé, le centre de la révolte des Ayaou, des villages de Diakohou et N’Dènou. Mais la révolte demeure toujours présente dans la partie nord du pays ayaou dont les villages, en juillet 1910, attaquent le lieutenant Bayle. Ce n’est qu’en mars 1911 que les Ayaou sont définitivement soumis par l’armée coloniale.

Badrafouè
sous-groupe localisé dans le département de Prikro.

Ban
sous-groupe installé dans la sous-préfecture de Ouellé.

Béssérénou
fraction du sous-groupe Yowlè, localisée dans le département de Bouaflé. Ils organisèrent, en 1911, une résistance à la colonisation française.

Dohoun
sous-groupe, localisé dans le département de Bouaké. Les Dohoun sont situés entre les Fali, au nord, les Faafouè, au sud, les Pépressou, à l’est et les Gblo et les Walèbo, à l’ouest. Les Dohoun seraient un métissage d’Alandjra et de populations Gblo et Satiklan.

Elomouen
sous-groupe, localisé dans le département de Tiassalé, Les Elomouen occupent cinq villages : Tiassalé ; Tabouatien, Wanwé, Awia et N’Zinwan. Les Elomouen sont issus de plusieurs sous-groupes dont le plus important est celui des Assabou. La Reine Pokou fit quelques temps une escale à Tiassalé avant de continuer sa route vers le nord. A son départ de cette localité, elle laissa sur place les Elomouen à qui a été confiée la mission de garder la rive droite du Bandama et d’assurer les débouchés vers la mer.

Faafouè
sous-groupe localisé à l’est et au sud de Bouaké. Ils se trouvent entre les Ahali, les N’Dranouan et les Sa (au sud de Yamoussoukro), les Sa et les Akouè (au sud-est deToumodi), les Sa et les Aïtou (au sud-ouest de Toumodi) et deux fractions aîtou (au nord-ouest de Dimbokro). Les Faafouè composaient l’aile droite de l’armée de la Reine Pokou. Leur nom, qui signifie « les gens de la droite », leur aurait été donné par la Reine elle-même. Leur résistance à la colonisation française se fit très tôt. En décembre 1898, ils se révoltent à la suite de la création d’un impôt par le capitaine Benoît. Cette résistance dura deux ans. En 1901, ils s’opposèrent également, de façon vigoureuse, à la colonne du lieutenant-colonel d’Istria.

Fali
sous-groupe, localisé au nord de Bouaké. Il comprend les fractions suivantes :Kongoklofouè, Assamanfouè, Mizrofouè, Souafouè.

Gblo
sous-groupe localisé dans le département de Bouaké (sous-préfecture de Diabo). Les Gblo seraient le produit d’un métissage de Baoulé-Ashanti et d’Alandjra.

Goli
sous-groupe localisé dans la sous-préfecture de Bodokro. Ils ont pour voisins les Malinké (au nord), les Kodè (à l’ouest et au sud), les Gblo et Satiklan (à l’est).

Gossan
sous-groupe localisé dans le département de Bouaké (Kouassiblékro). Gossan,qui signifie en gouro « le champ de maïs », était un campement fondé, au XVIIème siècle, par une famille de la tribu des Gouro Yassoua. Ce campement était situé sur le site actuel de la ville de Bouaké. Le nom Gossan va être attribué aux Faafoué qui vont venir s’installer à proximité du campement des Gouro.

Guilimabou
fraction du sous-groupe Ando, localisée dans le département de Prikro. Les voisins des Guilimabou sont, au nord, les Sadjué, au sud, les Amandjé et les Toungbassié,à l’est, les Bini et, à l’ouest, les Bidiosso.

Kétékré
fraction du sous-groupe Aïtou, localisée à Tiébissou dans le département deTiébissou.

Kodè
sous-groupe localisé dans le département de Béoumi. Les Kodè ont pour voisins, au nord, les Goli, au s7;ud, les Walèbo, à l’est, les Gblo et à l’ouest, les Wan et les Gouro. Leur nom signifierait « va vite », consigne que la Reine leur aurait donnée pour aller à la conquête de nouvelles terres. Les Kodè sont patrilinéaires.

Kongo
fraction du sous-groupe Walèbo, localisée dans le département de Sakassou.

Lomo
fraction du sous-groupe Aïtou, localisée dans le département de Toumodi.

Mango
fraction du sous-groupe Ando.

Monnga
fraction du sous-groupe Agba, localisée dans le département de Bocanda(Essekro). Les Monnga ont pour ancêtre Agba Assièlou, l’un des quatre fils de l’aïeul Agba Kpli, fondateur du sous-groupe Agba.

Nanafouè
sous-groupe localisé à l’ouest du département de Tiébissou, entre les Ayaou, les Yaouré et les Walèbo et à l’est du département de Yamoussoukro. Les Nanafouè sont divisés en plusieurs fractions : Atréoufouè, Dila, Guiran , Molonou, Nvlan, Souafouè, N’Zisin, Saabo. Les Nanafouè eurent un contact précoce avec l’administration française. Ce fut, en 1896,avec l’administrateur Nébout, chef du poste de Kouadio Koffi. Leur esprit d’indépendance les poussa à opposer une vive résistance à la pénétration française. En 1902, un poste militaire fut construit à Aman Salèkro. Les exactions commises sur les populations, sur les ordres du lieutenant Dessuzes, provoqua une révolte qui entraîna le siège du poste du 7 au13 avril 1902. Le siège fut débloqué par le lieutenant Albergues qui tint le poste jusqu’au 25 juin où il fut remplacé par le lieutenant Rivière. Les populations firent un nouveau siège du poste du 2 septembre au 9 octobre 1902. Le 10 septembre 1902, le capitaine Privey qui essaya de le débloquer échoua dans son opération. Après de durs combats dans lesquels le lieutenant Dessuzes trouva la mort (9 octobre 1902), c’est le capitaine Maillard qui parvint à délivrer le lieutenant Rivière. Le poste d’Aman Salèkro fut abandonné jusqu’au 1er février 1911 où il est pris par la colonne Bergeron, après une offensive déclenchée le 17 janvier 1911. Les Nanafouè furent définitivement soumis le 15 mars 1911.

N’Damé ou N’Daméfouè
fraction du sous-groupe Abè, localisée au sud-est de M’Bahiakro. Les voisins des N’Damé sont les Bonou et les Salé (au sud), les Abè (au nord), les Ando et les Diabé (à l’est) et les Katchènou (Agba) à l’ouest.

N’Djé
fraction du sous-groupe Ando, localisée au sud-est de Prikro. Les N’Djé ont pour voisins au nord les Alou et les Toungbassié, à l’ouest les Sondo, au sud les Abè-N’Damé,à l’est les Agni.

N’Dranouan
sous-groupe localisé au sud de Bouaké. Les N’Dranouan ont pour voisins, au nord, les Faafouè, au sud, les N’Zikpli, à l’est, les N’Gban, et, à l’ouest, les Sa. Les N’Dranouan comprennent deux fractions : Assenzé et Souafouè.

N’Gban
sous-groupe localisé dans le département de Didéivi. Les N’Gban ont pourvoisins au nord, les N’Dranouan et les Ahali, les Katchènou (Agba) au sud, les N’Zikpli à l’ouest et les Souno à l’est. Les N’Gban constituaient avec les Agba l’arrière-garde de l’armée de la reine Pokou. Leur nom, que leur aurait attribué la Reine Pokou, signifie« ver de Guinée ». La Reine aurait, en effet, constaté qu’ils boitaient comme des gens qui avaient le ver de Guinée. Ils résistèrent à la colonisation française et ne furent soumis qu’en juillet 1910.

N’Zikpli
sous-groupe localisé au sud de Bouaké. Les N’Zikpli occupent, avec les N’Gban, le département de Didiévi et le sud du département de Toumodi. Les N’Zikpli ont pour voisins les Katchèneou (Agba) et les N’Gban à l’est, les Agba et les Faafouè au sud, les Aïtou à l’ouest, les N’Dranouan et les Sa au nord. Les fractions N’Zikpli sont les suivantes : Afaman, Gokri, Molonou, Niangui, Sérè,

Pépressou
fraction du sous-groupe Saafoué, localisée au nord-est de Bouaké. Ils ont comme voisins, au sud, les Faafouè, au nord et à l’est, les Sénoufo (Tagbana et Djimini), à l’ouest, les Fali.

Saa ou Saafouè
sous-groupe localisé dans les départements de Bouaké (sous-préfecturede Djèbonouan) et Toumodi. Les Saa ont pour ancêtres les N’Dranouan Faafouè. Leurs voisins sont : les Walèbo et les Faafouè au nord, les N’Dranouan et les N’Zikpli à l’est, les Aïtou et les N’Zikpli au sud et les Walèbo à l’ouest. Deux versions tentent d’expliquer l’origine du nom que porte ce sous-groupe. La première soutient que les Saafouè tirent leur appellation d’une tâche qui leur avait été confiée par la Reine : asperger de jus de gingembre un de ses fétiches du nom de « mlè ». La seconde version fait plutôt allusion au caractère chaud et belliqueux de ce sous-groupe et rappelle la brûlure du gingembre mâché. Les Saa comprennent les fractions suivantes : Badao, N’Djé, Mounia.

Saléfouè
fraction du sous-groupe Agba, localisée à Ouellé et Daoukro. Après un soulèvement contre les Français, une colonne militaire parcourut la région de mai à août 1910, entraînant une migration des populations au nord-est de Dimbokro, sur les rives du N’Zi.

Satiklan
sous-groupe localisé dans le département de Bouaké (sous-préfecture de Botro). Les voisins des Satiklan sont, au nord, les Tagbana, au sud et à l’est, les Boro, et, à l’ouest, les Goli. Les Satiklan faisaient partie de l’avant-garde de la colonne des migrants conduits par la Reine Pokou. Ils seraient, d’après la signification de leur nom, « les bouts du doigt de la Reine ». Les Satiklan comprennent les fractions suivantes : Abé, Amangou, Ayaou, Bélakro, Dila, Guidou, Kouadiokro, Takra.

Sondo
sous-groupe localisé dans le département de M’Bahiakro et la sous-préfecture de Ouellé. Les Sondo se composent des fractions suivantes : Akidin, Alangoua, Gangoro, Mamezi et Sondo Ouellé. Les Sondo ont pour voisns 1) les Sénoufo au nord, les Agba (Katchènou) au sud, les N’Gban , les Ahali et les Faafouè à l’ouest, les N’Gen et les Abè à l’est ; 2) les Abè au sud et à l’ouest, les Amandjé au nord, les N’Djé à l’est.

Swamlin ou Swamélé
sous-groupe localisé sur la rive droite du Bandama, au nord-ouest du département de Tiassalé. Ils sont voisins des Dida, à l’ouest, des N’Gban, à l’est, desSa, au nord, et des Elomoin, au sud. Les Swamlin étaient chargés de « porter les éponges »de la Reine Pokou (Swa = porter ; mlan = éponge).

Toungbassié
fraction du sous-groupe Ando, localisée dans le département de Prikro. Les voisins des Toungbassié sont les Agni Bona (à l’est), les Amandjé et les Alou (à l’ouest), les Guilimabou (au nord) et les N’Djé (au sud).

Walèbo
sous-groupe localisé dans les départements de Sakassou, Toumoudi et Tiassalé. Dans le département de Sakassou, les voisins des Walèbo sont les Kodè, les Gblo et les Dohoun (au nord), les Aïtou et les Nanafouè (au sud), les Faafouè et les Saa (à l’est) et les Ayaou (à l’ouest). Dans le département de Toumodi, les Walèbo constituent une enclave au milieu des Aïtou, des N’Zikpli et des N’Gban. Dans celui de Tiassalé, ils forment également une enclave entre les N’Gban, les Aîtou, les Ahua, les Elomoin et les Swamlin. Les Walèbo comprennent les fractions suivantes : Adjogouassou, Agoua, Ando, AndoboAsafou, Assandrè, Assounvouè, Ayaou, Diwli, Goli, Kondrobo, Kongo, Lomo, Mandéké, N’Gbèdjo, M’Bata, Ondogou, Sokobo, Souafouè, Sran, Srola Mahounou, Toumodi,Wamla, Wamla Kpli. Ils tiendraient leur nom de l’arbre (walè : cola lateritia) sous lequel la Reine Pokou se serait arrêtée dans sa marche. Walèbo signifierait « sous le walè ». L’hostilité des Walèbo à la pénétration française s’est traduite par une révolte en 1901 quand le capitaine Benoît demanda des hommes pour accomplir les corvées imposées par l’administration coloniale. C’est après plusieurs campagnes militaires qu’ils furent soumis en 1911.

Yowlè ou Yaourè
sous-groupe localisé dans le département de Bouaflé. Les voisins des Yowlè sont les Nanafouè (au nord), les Gouro (au sud), les Akouè (à l’est) et les Ayaou (à l’ouest). D’après Georges Niangoran-Bouah, «leur nom viendrait de yé wolè (nous étions là ou nous sommes originaires de là) ou de Yawarè, du nom de leur ancêtre de sexe féminin, lointaine parente du Roi Opokou Warè de Kumasi ». Les Yowlè seraient issus d’un métissage de populations gouro et de populations baoulé (Alandjra et Assabou). Les Yowlè se composent de deux grands ensembles : les Namanlè, marqués par l’influence culturelle gouro, et les Kanga Bonou, marqués par celle de la culture baoulé.

Auteur: Action pour la Renaissance du Centre (ARC)

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