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La société des Kwi : pierre angulaire de la forêt sacrée de Zaïpobly

Pour le fonctionnement harmonieux de la société villageoise, l'action régulière de l'institution Kwi avait naguère une importance capitale. Elle ne l'a pas tout à fait perdu malgré la rapide désintégration des structures sociales traditionnelles (Holas, 1980).

A l’origine, le Kwi était une institution juridictionnelle et policière dont la compétence s’étendait sur tout le complexe ethnique.

Cependant, les réalités sociales actuelles, issues des mutations des mentalités, de l’introduction des nouvelles religions, ont assigné le Kwi dans certaines zones à un rôle policier des ressources naturelles. Même si son ascendance n’est plus aussi toute puissante comme dans le passé, elle demeure une arme sûre de protection des ressources naturelles.

La société des Kwi se compose de trois grands organes constitutifs :
– à la tête se trouve un conseil des anciens : le « Gbéguépo » chargé de la gestion administrative de la société. Ce groupe est dirigé par le « Kwi bayé » ou père du Kwi, secondé par le « Kwi biyo », individu particulièrement redouté ;
– en deuxième position se situe le « Gbow », organe consultatif qui siège dans des conditions exceptionnelles (cas d’urgence) ;
– en troisième lieu, le groupe des « Kélipo » groupe de jeunes individus de 20 à 30 ans chargés d’exécuter les grandes oeuvres (main active du Kwi) ;
– un quatrième groupe (en instance d’admission parmi les kélipo) est le Pétegnipo, groupe des auxiliaires (espions, détectives…).

Cette société veille sur la forêt depuis son institution en site sacrée, à la fondation du village. L’autorité des Kwi est très redoutée parce qu’en mesure d’infliger des sanctions drastiques parfois d’une manière foudroyante. C’est principalement pour cette raison que les anciens leur ont confié la gestion quotidienne de la forêt sacrée.

Les autres acteurs
– Les autorités coutumières : dépositaires du savoir composées du chef et de ces notables
– La population de base de qui dépend la réussite du système composée des autochtones Guéré et d’allogènes (Akan, Burkinabé, Malinké, etc.)

Source: Centre de Recherche en Ecologie (CRE)

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