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Conflit Abouré-M’batto, historique fait par un gwha

Les Abouré de Bonoua traversent le fleuve Ono sur les terres Gwa (village deN'gokro) en 1894. Le commandant de cercle de Grand-Bassam a envoyé le commandant de l'armée de PINEAU à N'gokro pour dire au roi du village que : "Le bateau du commandant PINEU marche toujours sur le fleuve Ono, cherchant les abourés". Sur la parole du commandant PINEAU, le roi GNANDJUI GOUA envoya son chef d'état major AKRE LOBA pour visiter la forêt.

Arrivé auprès du fleuve Ono, il sent l’odeur de la fumée, à un lieu bien calme, dans les racines d’un gros arbre ; le brave guerrier tire son épée et rampe dans les bois. Soudain il voit la fumée qui sort des racines d’un gros arbre. Il s’approcha et leur demanda ! Que faites-vous ici ? Il saisit l’un de ceux qui y sont pour lui couper la tête. Ils poussèrent un grand cris de pleurs et se mirent à genoux pour demander pardon, face contre terre. L’un d’eux prend la parole : Nous sommes venus nous cacher ici à cause de la guerre contre les Blancs. Par où êtes vous passés ? Nous avons traversé le fleuve en coupant des parassoliers en forme d’un bac, sur lequel les femmes, les enfants sont assis. Non, quittez la forêt car le commandant de cercle de grand-Bassam nous a dit de ne pas vous accepter et vous garder dans cette forêt. Hommes, femmes, enfants, tous à genoux, face contre terre demandèrent pardon.

Voici les noms de tous ceux qui ont traversé le fleuve Ono, ce sont : Assonhou et sa suite, Nogbou et sa suite, Bouadin et sa suite, N’moh et sa suite, Koblantiki et sa suite, Okré Amon et sa suite et Djoman de Moossou.

Le chef d’état major Akré est retourné au village rendre compte au roi Gnandjui Goua, né vers 1645. (sic)

Aprés un conseil d’attente, on apporta des vivres : tarots, bananes, cocos secs, maïs, ignames, etc. Pour garder la paix, ils ont demandé de boire du fétiche avec le roi. Non répond le roi ! Je ne suis pas d’accord parce que vous êtes des envahisseurs ! N’moh s’agenouille devant le roi et dit : si vous refusez, c’est que vous direz aux Français de venir nous tuer. Sur ce, le roi accepta et le fétiche fût pris.

Nous Abourés de Bonoua, la guerre nous a chassés et nous sommes venus rester dans la forêt de N’gokro, si le roi signale que nous sommes ici…suite…et que les tirailleurs sénégalais viennent nous tuer, que le fétiche tue tous les descendants du roi.

Gnandjui Goua prend la parole et dit : sur la demande de pardon de ces vieux Abourés, je les accepte sur le terrain provisoirement. Si près ma mort, ils prennent le terrain pour eux, qu’ils meurent tous aussi bien que leurs descendants.

Objets du fétiche
L’eau des rivières qui entourent le village, du rhum, le tabouret royal gratté, l’épée de guerre rincée, la lance rincée, la coquille rouge des huîtres placées sur l’épée et la terre de N’gokro, le tout mélangé dans un boisseau et boire.

Voici les arrières fils et neveux qui ont bu le fétiche :

N’moh, ses neveux, arrières neveux sont : N’d Wognin, Aka Ahoulin, Nogbou Gabriel, Guissi Ernest, Koblan, Assohou, son neveu Gbingbin,…Kou…son neveu Impi, ancien combattant

Les rois
– Le deuxième roi de Bonoua N’dayé Oro mort en 1875
– Son successeur Ehui Nogbou qui signa en 1884 la paix avec la France
– Bissié, premier chef de Bonoua ;
– Nogoflè 2eme chef de Bonoua ;
– ATumo 3eme chef de Bonoua, Anouma 1er chef d’impérié
– Alogne 4eme chef de Bonoua Anouon 2eme chef d’impérié
– Coffée chef de Yaou Kacou chef d’adiaho

Le traité conclu le 22 Avril 1844
Après sa fuite, Kadjo Amangwa alla se cacher dans le campement de son beau-parent situé sur l’autre rive du fleuve Ono au cœur des bois. Le parent le signale discrètement au chef d’état major des Gwa de N’gokro, Akré Loba, qui à son tour rend compte au roi qui fait une note à Binger ; c’est ainsi que Binger recommande au commandant Pineau et sa compagnie d’aller chercher le guerrier Amangwa avec l’aide des guerriers Gwa.

Les deux équipes s’étant entendu, arrivèrent sur les lieux ; les guerriers Gwa disent à Pineau qu’une fois qu’il est saisi, vous verrez un oiseau (un colibris) qui viendra dans le bateau et en ce moment vous viendrez à la charge.

Akré Loba et son groupe le surprennent en train de lisser rotin. Arrêté et désarmé, le commandant PINEAU arrive avec le bateau, mais ne peut accoster. Les guerriers Gwa utilisent la pirogue avec leur technique de routine pour le faire monter à bord, mais en saluant le commandant des troupes françaises, le fait tomber, alors les tirailleurs l’ont saisi et ligoté sur le mât puis partirent pour Bassam. Mais arrivés à Adiaho, ils ont pris le roi OKYOUMOU Kacou et AHUI Nogbou de Bonoua qu’ils ont envoyé en exil au Gabon sur une île.

Voilà comment les Abourés de Bonoua ont pu s’installer sur la terre des Gwha.

Le conflit abourés-m’batto sur m’batto.blogspot.com

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