×

Présidentielles 2020 / Maître Kaudjhis-Offoumou Françoise ( candidate déclarée ) :  » Nous sommes pour un changement qui change vraiment la Côte d’ Ivoire « .

En exclusivité pour vous , l’interview de la première femme ivoirienne à déclarer sa candidature aux élections présidentielles de 2020. Militante des droits de l’ Homme, cette dame de conviction a espoir q’on peut construire à nouveau un pays où il fait bon vivre. Depuis Adzopé où elle a annoncé sa candidature le samedi 10 mars, Maître Kaudjhis- Offoumou Françoise nous a donné la primeur de l’information.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Maître KAUDJHIS-OFFOUMOU Françoise, Avocate à la Cour et Experte Consultante Internationale. Je suis aussi formatrice en démocratie (Elections), droits humains, bonne gouvernance, genre, développement et résolution des conflits.
Présidente Fondatrice de l’Association Internationale pour la Démocratie en Afrique (AID-Afrique) ; une ONG ayant statut consultatif spécial droits humains de l’ECOSOC des Nations Unies en 1996 et statut d’observateur  de la CADHP (Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples de l’UA) en 1995.  Avocate à la Cour et  militante des droits humains et de la démocratie, j’ai  été faite Commandeur dans l’ordre National  du Mérite en 2008; et  distinguée Femme de l’année 1999 par l’Institut International Américain de Biographie.
En 2000 j’ai été Membre du Directoire du Forum pour la Réconciliation Nationale
En 2000 Présidente de la sous-commission 3 « Charte des Libertés » à l’occasion des travaux de la CCCE (Commission Consultative Constitutionnelle et Électorale) pour la rédaction des textes fondateurs de la 2ème République en 2000,
J’ai été nommée en Septembre 2011 Commissaire centrale à la commission Dialogue, Vérité  et Réconciliation (CDVR).
Et en 2015 membre  de la CONARIV  (Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes, chargé de la typologie,  des vérifications de dossiers et de la définition des formes de la réparation des victimes.
Pourquoi avoir choisi la ville d’Adzopé et ce jour pour déclarer votre candidature ?
J’ai choisi Adzopé parce que c’est mon village natal et l’espace dans lequel se déroule  la cérémonie  est la cour de mon père feu  Assi KAUDJHIS Joseph chef canton d’Adzopé et mandataire du Président Félix Houphouët-Boigny à la Constituante du 2 Juin 1946. Il faut noter aussi que cette cour  a vu défiler de nombreuses personnalités politiques ivoiriennes  de haut rang et même le premier Président de la république de Côte d’Ivoire  en la personne de feu Félix HOUPHOUET- BOIGNY qui y  séjournait souvent dans le cadre de ses tournées politiques dans les années 40. Je pense qu’il était aussi indiqué de faire la déclaration de ma candidature juste après  du 08 mars, marquant la date de la célébration de la journée internationale de la femme Aussi sachez que 2020 c’est maintenant.
Votre  candidature est-elle symbolique ou volonté réelle de gouverner autrement la Côte d’ivoire ?
Ma candidature n’est pas  symbolique, elle traduit plutôt une volonté réelle de gouverner autrement mon pays, la Côte d’Ivoire. En effet, depuis  1982  jusqu’à  ce jour, je suis,  avec beaucoup d’intérêt, l’évolution politique  voire démocratique  de mon pays. Mon engagement  au sujet des reformes  entreprises et ma vision des changements  nécessaires à l’ amélioration du processus de  transformation  socio politique , culturelle, économique et  juridique  de  la Côte d’Ivoire    et  même du citoyen / de la citoyenne,  constitue ma principale  motivation.  L’entreprise de cette  belle  initiative  de postuler à la magistrature suprême  de mon pays  se fonde sur les articles  10 et 11  de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH).
C’est en 2000 que  je  voulais  me présenter aux élections  présidentielles et j’ai  même levé  le voile  en 2005, à cet effet. Finalement, j’ai opté pour le processus de la réconciliation et de paix  dans  le pays qui traversait des crises perlées depuis  1990, crises au dénouement desquelles j’ai apporté  ma part contributive. Après  l’Ecole de Magistrature de Paris puis  l’exercice  de la profession  au Tribunal  de Grande Instance  du Mans en  France, j’ai  commencé  depuis 1982 à participer aux activités et Congrès  du PDCI-RDA  car depuis  1976  j’étais  militante  du MEECI à l’Université d’Abidjan.
Quel pacte voulez-vous signer avec  les ivoiriens à travers votre candidature ?
La demande sociale du peuple est devenue plus pressante que jamais à tous les niveaux, notamment en matière de justice sociale et de sécurité, de l’accès aux emplois  et  aux  services  sociaux  de  base  (eau,  électricité,  éducation,  santé, assainissement et cadre de vie), en matière de sécurité alimentaire et d’accès aux infrastructures de soutien à la production. A l’échéance des objectifs du développement durable, le chômage et la pauvreté se sont amplifiés.
C’est pourquoi, convaincue que le peuple ivoirien est capable du meilleur,  je m’engage résolument avec confiance, à partager ma vision  d’une  nouvelle philosophie de conduite des affaires de l’Etat aboutissant à un changement qui change en vue de garantir le devenir du peuple ivoirien à travers mon  projet de société.
On sait aussi que vous avez appartenu à différentes institutions  et commissions travaillant  pour la  paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire, pouvez-vous nous en dire un mot ?
J’ai  été Présidente de la Sous-Commission  chargée de la rédaction de la «  Charte  des libertés » de la commission consultative, constitutionnelle  et électorale de Côte d’Ivoire en 2000, membre du Directoire du Forum de la Réconciliation Nationale en 2001, commissaire centrale de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) créée par ordonnance  du  13 Juillet 2011 et membre de la commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV), créée en mars 2015.
A ce titre, j’ai  procédé à l’identification des poches de conflits dans la zone de l’Est de la Côte d’Ivoire et  mené les activités relatives à l’intégration des questions sexo-spécifiques dans  le processus  de réconciliation.
J’ai  initié un avant-projet de loi relatif à l’identification et la réparation des victimes, puis organisé un atelier réunissant les structures nationales et internationales ainsi que la communauté des victimes de guerre pour la validation de cet avant-projet.
Qui sont vos soutiens politiques?
Mon soutien c’est la Côte d’Ivoire c’est le peuple ivoirien. C’est tous ces ivoiriens et ivoiriennes qui aspire à un changement qui change, un changement réel qui rejailli positivement  sur la qualité de  vie de mes compatriotes  et dans tous les secteurs d’activités en éradiquant tous les maux  qui freinent  le développement harmonieux  de notre pays. J’ai déjà quelques soutiens politiques. Cependant pour moi, le soutien le plus significatif est celui de tous les ivoiriennes et ivoiriens  qui n’ont plus besoin  des changements qui maintiennent la permanence dans la corruption  et les systèmes d’appauvrissement de la Côte d’ivoire et  de la population dans son ensemble. A ceux qui doutent  ou qui hésitent, nous essayerons de les convaincre davantage qu’il est indispensable et même vital  de construire notre pays dans la transparence,  sans exclusion pour le plus grand bien de tous. Car aujourd’hui, beaucoup occupent des fonctions publiques sans avoir le sens de l’intérêt général. Ils usent des pouvoirs non pas pour corriger des déséquilibres mais pour les créer.
Vous êtes une femme. Ne pensez-vous pas que cela pourrait constituer un frein à votre accession à la magistrature suprême surtout dans une société ivoirienne très misogyne et patriarcale ?
Votre constat est réel. Mais les pesanteurs socio-culturelles procèdent de
constructions sociales, de croyance, des us et coutumes qui résistent au
changement.  On peut parvenir à la déconstruction de ces croyances et des
préjugés par une ferme volonté politique et une synergie d’action d’IECCCM
(Information, Education, Communication pour le Changement des
Comportement et des Mentalités).
D’ailleurs de nos jours, les exemples de femmes candidates ou même présidentes de la république sont légions dans le monde je peux vous en citer quelques-uns, Je pense à :
Isabel Martínez de Perón qui a été la première femme à devenir Présidente d’une république et c’était en Argentine le 1er juillet 1974.
Corazon Aquino la première femme élue Présidente en Asie et plus précisément de la  République des Philippines.
Ellen Johnson Sirleaf  tout près de nous a été  Présidente du Liberia. Elle est la première femme à avoir été élue au suffrage universel direct en Afrique.
AmeenahGurib-Fakim est présidente de la République de Maurice (Île Maurice). Elle est la première femme à occuper ce poste dans l’histoire de son pays.
Angela Merkel occupe la fonction de Chancelière depuis 2005. Elle est également perçue comme la personnalité politique la plus importante et la plus puissante de l’Union européenne.
A travers cette candidature que comptez-vous apporter de plus à la gouvernance  en  côte d’ivoire ?
Le constat  est que le pays a toujours connu des hommes forts et des  institutions  faibles. Je désire  du plus  profond de mon  cœur  inverser la tendance  de sorte  qu’il  y ait désormais  des  institutions  fortes.  Au lieu qu’une  personne  dise j’ai réalisé tel ouvrage ,il faut que les populations sachent que c’est l’Etat  ou  tel  organisme étatique  qui a pour  obligation  de réparer ou de construire ledit ouvrage conformément  à sa mission. Cela va nous éviter la démagogie politique,  les détournements  de fonds  et les blanchiments d’argent ainsi que  la personnification des  institutions.Il est alors nécessaire de choisir des personnes de bonne volonté pour animer ces institutions. Ma candidature va apporter la conscience du travail bien fait,  la probité en toute circonstance, à la  conscience positive  de rebâtir  la confiance  entre gouvernants  et les populations et, la confiance  entre  les populations  elles -mêmes. Elle va  faciliter la relève des nouveaux défis  pour l’atteinte des objectifs du développement durable.
Avez-vous un appel  à lancer à tous  ceux  qui vous suivent ?
Maître Kaudjhis-Offoumou Françoise déterminée à conduire le peuple ivoirien à bon port.
La situation  actuelle  de la Côte d’Ivoire  marquée par de  sérieuses difficultés  socio-politiques, sécuritaires, appelle  des politiques nouvelles  et des  solutions durables. Ceci  exige  une  personne  d’expérience  qui  a un sens élevé  de l’Etat , une personne  honnête, libre et intègre , pour  laquelle  la chose  publique  est sacrée ; pour bâtir  une Cote d’Ivoire rayonnante  , une  Côte d’Ivoire  créatrice  de  richesse  saine  et  de valeurs  au service  de tous  ses  fils  et  filles . C’est cela mon engagement : la Côte d’Ivoire  d’abord, pour  l’honneur  de la Côte d’ivoire, pour le progrès  des ivoiriennes et ivoiriens.
Je me suis préparée à cette mission tout au long  d’une vie dévouée au bien public. J’en connais  la grandeur et la dureté. Je mesure l’ardeur qu’elle  exige, autant que les sacrifices qu’elle impose. Oui,  je suis prête à conduire notre Nation, à redresser la  Côte d’Ivoire et à rassembler les ivoiriennes et les ivoiriens. Ce changement, je le construirai avec vous. Je veux redonner confiance dans l’avenir et retrouver la promesse républicaine, pour nous et surtout pour notre jeunesse, en permettant à chaque génération de vivre mieux que la précédente. En rendant l’État impartial et en faisant respecter l’éthique, la morale publique ; en portant haut les valeurs de la Côte d’Ivoire dans le monde.
Cher(e)s compatriotes,
En acceptant  de me désigner  pour  présider  aux  destinées  de notre  pays la Côte d’Ivoire, pour  les cinq (5)  années à venir,  vous  aurez  adhéré  à  ce grand  espoir  nourri par  toutes et tous,  ivoiriennes et ivoiriens , où qu’ils  se trouvent, à s’unir à moi  dans  l’action, dans le sacrifice et dans  l’espérance de vivre dans  une nouvelle Côte d’Ivoire.

Les derniers articles

  • Les Ehotilé ou Bétibé

    A travers les Sous-Préfectures d'Adiaké (Adiaké, Assomlan, Eplemlan, Etuessika, N'Galiwa, Mélékoukro, Adiaké-Kakoukro...) et d'Etuéboué (Abiaty,…

  • Le mariage Malinké

    Le mariage reste un événement central dans la reproduction des structures familiales en pays Malinké.…

  • Les Niaboua ou Nyabwa

    Des révélations de M. Alfred Schwartz (cet européen anciennement au Centre ORSTOM-Sciences humaines de Petit-Bassam),…

Actualité

Facebook